Cette seconde étape va nous permettre de comprendre que les pensées que nous formons à propos des évènements qui se produisent dans nos vies sont structurées par les nombreuses blessures, croyances et souvenirs que nous abritons – qui sont donc indirectement à l’origine des émotions que nous ressentons.
Dans ce chapitre, nous allons découvrir que
Afin de pouvoir satisfaire nos besoins essentiels, nous avons accès à différentes ressources internes et externes, matérielles et psychiques. Si les ressources matérielles sont directement assimilées par nos corps afin d’assurer son bon fonctionnement, celles psychiques doivent nécessairement être procédées par notre organe le plus étonnant : notre cerveau.
Dans ce chapitre, nous allons découvrir que notre cerveau fonctionne comme un ordinateur : il se sert de nos expériences pour enrichir sa base de données, à laquelle il fait par la suite appel pour résoudre les situations nouvelles ; mais afin de gagner en rapidité de réaction, il a tendance à se créer des croyances.
Parmi tous les outils dont l’évolution nous a dotés afin d’assurer notre survie, notre cerveau est probablement le plus sophistiqué. Tel un ordinateur, ce dernier se sert en effet de tous les évènements auxquels nous sommes confrontés pour enrichir sa mémoire interne (la mémoire cérébrale découverte dans le livret 2) ; et à l’inverse, lorsque nous devons faire face à une situation nouvelle, il fait appel aux informations qu’il a précédemment accumulées pour trouver une réponse appropriée.
Ce double processus (appelé "bottom-up" dans un sens et "up-down" dans l’autre) nous permet de gérer notre quotidien d’êtres humains. C’est en effet grâce à lui que nous sommes capables de nous souvenir de la date d’anniversaire de notre conjoint, des détails du dernier dossier sur lequel nous avons travaillé, ou de l’endroit où nous avons garé notre voiture la veille. Mais c’est surtout un mécanisme de défense très efficace.
Notre capacité de mémorisation nous permet en effet d’éviter de reproduire les mêmes erreurs lorsque nous devons faire face à des situations qui se répètent. Mais pas seulement : combinée à notre aptitude à associer des informations et des idées entre elles – un autre des talents extraordinaires de notre cortex cérébral –, elle nous permet d’éviter de faire des erreurs lorsque nous rencontrons une situation nouvelle.
Dans notre exemple maritime :
- Mémorisation : Le film "Les dents de la mer" avait impressionné le baigneur lorsqu’il était enfant. A la vue du requin dans la mer, les images du film lui reviennent en mémoire et le poussent à fuir.
- Mémorisation + association : Le baigneur n’avait jamais vu de requin auparavant. Mais enfant, il avait été mordu par un chien dont les énormes crocs l’avaient marqué. A la vue de la mâchoire acérée du squale, le baigneur fait immédiatement le lien, conclut que cet animal est potentiellement dangereux, et fuit.
Trouver une réponse appropriée à une situation donnée – que cette réponse soit la fuite ou l’attaque – est donc nécessaire à notre survie. Mais ce n’est pas toujours suffisant : pour être parfaitement efficace, cette réponse se doit aussi d’être la plus rapide possible.
Fuir le requin, c'est bien ; le faire avant qu’il ne nous ait dévoré, c'est mieux !
Alors afin de gagner en vitesse de réaction, notre cerveau a mis au point un ingénieux système de raccourcis cognitifs : les croyances.
En effet, lorsque que notre cerveau reçoit à plusieurs reprises les mêmes informations – ou des informations différentes qu’il est capable de relier entre elles grâce à ses capacités d’association vues précédemment –, ces informations, par simple effet de répétition, finissent par s’auto-renforcer et par se muer en certitudes, et enfin en croyances. Et c’est justement parce que notre cerveau part du principe que ces croyances sont universelles et absolues qu’il ne s’autorise pas à perdre du temps à les remettre en cause et qu’il est ainsi capable de réagir plus rapidement aux évènements.
Dans notre exemple maritime :
- Répétitivité : Le film "les dents de la mer" avait effrayé le baigneur. Mais c’est parce que, par la suite, il a vu bien d’autres fictions et reportages se focalisant sur la voracité des squales qu’il a fini par se forger une croyance inébranlable en leur dangerosité.
- Spontanéité : Et c’est parce que baigneur a intégré cette croyance, qu'il en a fait un "savoir", qu’il fuira à la vue d’un aileron au large sans même prendre le temps de réfléchir.
Pourtant ces croyances, créées à l’origine pour assurer notre survie physique, ont acquis avec le temps une autre fonction plus psychologique : celle de nous rassurer.
A noter : Nous retrouverons souvent par la suite cette évolution de fonctions purement physiques vers des fonctions à caractère psychique. Car en passant du stade de créatures primitives à celui d’animaux évolués doués de conscience, certains de nos besoins physiologiques ont été supplantés par leurs équivalents psychologiques. Dès lors, certains des outils dont l’évolution nous avait dotés pour nous protéger concrètement ont acquis des fonctions plus symboliques... pour le meilleur et parfois pour le pire, comme nous le découvrirons.
A noter aussi : C’est sur ces mécanismes que joue la publicité ou la politique pour nous manipuler. En effet, peu importe sa véracité, lorsque nous entendons un message répété à de nombreuses reprises, notre cerveau finit irrémédiablement par y croire – phénomène accentué par un autre de nos biais cognitif (le biais de répétition) qui tend à donner un caractère positif aux informations que nous entendons régulièrement.
Dans ce chapitre, nous allons découvrir que
Notre cerveau est dirigé vers notre survie, nous l’avons vu. Lorsqu’une situation ou une personne se présente, il doit le plus rapidement savoir si elle représente un danger, une menace, ou pas. C’est pour cela que nous ne cessons de porter des jugements.
Dans ce chapitre, nous allons découvrir que
Quand notre cerveau a le sentiment qu’il lui manque certaines données pour bien analyser une situation, il fait des interprétations afin de boucher les trous. Une trace de rouge à lèvre sur le col du mari, et la femme en déduit qu’il a une amante.
Dans ce chapitre, nous allons découvrir que nos croyances sont les pierres qui structurent le mur de nos pensées et nous rassurent, en nous donnant le sentiment de contrôler notre environnement.
Quel que soit le sujet que vous pourriez aborder avec un ami ou un inconnu – l’amour, la politique, la religion, l’art, la gastronomie, mais aussi plus prosaïquement la meilleure façon d’éplucher un oignon ou un œuf dur –, vous pourriez chacun trouver des dizaines de croyances qui lui seraient associées. Certaines de vos croyances seraient proches, voire identiques, et d’autres différentes, voire opposées. Elles pourraient vous rapprocher mutuellement ou à l’inverse vous éloigner l’un de l’autre. Les croyances de votre interlocuteur pourraient renforcer les vôtres ou au contraire vous amener à douter d‘elles, mais même si vous finissiez par changer d’opinion et épouser ses convictions, vous ne feriez que remplacer une de vos croyances par une autre !
Nous possédons tous d’innombrables croyances, souvent très arrêtées, sur d’innombrables sujets. Cette propension (que nous avons parfois du mal à admettre car nous aimons nous percevoir comme des personnes ouvertes d’esprit) est pourtant parfaitement logique : comme nous venons de le voir au chapitre précédent, nos croyances ont été à l’origine créées pour nous protéger ; pour notre cerveau donc, plus nos croyances sont nombreuses et variées, et plus notre réponse aux évènements sera appropriée ; et plus elles sont fermes et arrêtées, et plus cette réponse sera rapide – ces deux caractéristiques se combinant pour augmenter nos chances de survie.
Avec le temps, nos croyances sont ainsi devenues les blocs de pierre solides, presque indestructibles, qui composent, structurent et soutiennent le mur de nos pensées. Sans elles, nous aurions énormément de mal à développer des idées complexes et à tenir des raisonnements cohérents et récursifs. Elles représentent le gouvernail de notre esprit, qui nous permet de garder un cap droit dans nos vies, même quand la tempête fait rage… et même quand ce cap est absurde !
Et ces croyances sont d’autant plus ancrées dans notre esprit que leur origine remonte au tout début de notre existence, au moment de notre individuation :
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Si nos croyances tirent leur origine d’un simple mécanisme de survie, elles sont ainsi plus généralement liées à notre besoin de donner du sens aux évènements que nous n’expliquons pas ou que nous ne comprenons pas. L’incertitude créant du stress dans nos organismes, nous cherchons continuellement à la réduire en nous forgeant des opinions arrêtées sur "Ce que je suis", "Ce que les autres sont" ou "Ce que le monde est ". C’est de cette manière que nos croyances nous offrent le sentiment rassurant de pouvoir contrôler notre environnement immédiat.
Mais notre cerveau ne se contente pas d’essayer de contrôler notre environnement immédiat. Grâce à deux autres de ses extraordinaires compétences – les capacités de déduction et d’anticipation –, il est capable de se projeter virtuellement vers l’avenir et, en partant de ses croyances sur le présent, de se forger des croyances sur le futur, c’est-à-dire des prédictions sur "Ce que les autres vont faire" ou "Ce que le monde sera".
Dans notre exemple maritime :
- Ma croyance en la dangerosité des requins me poussera à fuir sans me poser de questions à la vue d’un squale.
- Déduction : Mais elle m’incitera aussi à rester prudemment sur la plage si j’aperçois le moindre aileron à la surface de la mer.
- Anticipation : Et dorénavant, je ne m’aventurerai dans l’eau que lorsque que je ne verrai aucun aileron au large.
Nos croyances agissent donc sur trois niveaux :
- Elles nous permettent d’augmenter concrètement nos chances de survie en améliorant notre capacité de décision et notre vitesse de réaction.
- Elles nous autorisent à réduire notre stress psychologique en nous offrant le sentiment rassurant de pouvoir contrôler notre environnement dans le présent et dans l’avenir.
- Et elles donnent un (semblant de) sens à ce que nous expérimentons dans nos vies.
Ce sont ces trois caractéristiques qui leur donnent tout leur pouvoir et expliquent pourquoi nous avons autant de mal à les remettre en cause, comme nous le vérifierons plus tard.
Mais avant de détailler les caractéristiques de nos croyances et donc de nos pensées (livret 4), arrêtons-nous un instant sur les facteurs qui en sont à l’origine, à savoir : les expériences vécues, les blessures affectives et traumatiques, ainsi que les conditionnements extérieurs.
Ces facteurs, nous pouvons d’ores-et-déjà le remarquer, sont tous issus de notre histoire personnelle. C’est cette première caractéristique qui nous permettra de comprendre pourquoi nous ne réagissons pas tous de la même manière aux mêmes évènements, mais aussi – et cela peut sembler paradoxal – pourquoi, en tant qu’individu, nous avons tendance à toujours ressentir les mêmes émotions et à reproduire les mêmes schémas.
Parmi les facteurs à l’origine de nos jugements, interprétations et croyances, il y a :
Dans ce chapitre, nous allons découvrir que nos croyances sont en premier lieu conditionnées par les expériences personnelles auxquelles la vie nous confronte. Et que si ce processus augmente nos chances de survie, il a aussi tendance à nous rendre prévisibles.
Dès notre venue au monde, nous absorbons avec avidité toutes les expériences que la vie nous offre, tant matérielles qu’affectives. Pourquoi ? Parce que notre cerveau, nous l’avons vu, fonctionne comme un ordinateur dont l’objectif est d’assurer notre survie. Or plus il contient d’informations, et plus sa réponse face à un évènement est appropriée.
Mais il faut aussi que cette réponse soit la plus rapide possible. C’est à cet effet que nos cerveaux cherchent à tirer de nos expériences vécues des conclusions qui, si elles se confirment par la suite, deviennent des convictions, et enfin des croyances. Ces croyances, parce qu’elles forment des sortes de raccourcis permettant au cerveau de prédire le futur, nous permettent de réagir plus rapidement aux évènements.
A noter : Grace à notre capacité d’abstraction et à notre langage évolué, notre mémoire cérébrale est aussi composée d’expériences auxquelles nous n’avons pas assisté mais que l’on nous a seulement relatées : les expériences indirectes.
Dans ce chapitre, nous allons découvrir que
Mais nos croyances ne se résument pas à celles que nous nous forgeons nous-mêmes ! En effet, à partir du moment où, enfant, nous commençons à appréhender le langage oral, nous nous retrouvons assaillis par un flux incessant d’informations en provenance de notre entourage proche. Or ces informations représentent une forme de conditionnement externe qui va être à l’origine de nombreuses croyances, sur nous-mêmes, sur les autres et sur le monde. Parmi ces conditionnements, on trouve :
- Des recommandations et des conseils pratiques, tels que : « Fais attention en traversant la rue », « Mets un pull, il fait froid », ou bien « Le blé se sème au début du mois de mai ».
Ces recommandations induisent des croyances sous forme d’habitudes souvent utiles.
- Des opinions, c’est-à-dire des points de vue subjectifs, par exemple : « Le sexe, c’est mal », « Il faut travailler dur pour réussir », ou encore « Les Beatles, c’est mieux que les Rolling Stones ».
Le décalage entre ces opinions imposées et ce que l’enfant perçoit de lui-même créé en lui un conflit qui brouille ses repères intérieurs et le pousse à adopter des croyances telles que « L’opinion des autres est plus importante que mon propre ressenti ».
- Des critiques, positives ou négatives, comme : « Tu es stupide », « Je te trouve magnifique », ou bien « Qu’est-ce que tu chantes faux ! ».
En réalisant qu’il ne pourra jamais être la hauteur de ce que les autres exigent de lui, l’enfant perd toute estime de lui-même et tombe dans la culpabilité ; ce qui engendre des croyances négatives telles que « Je ne serai jamais assez bien », tout en nourrissant les blessures affectives et en renforçant le moi-victime.
- Les injonctions plus ou moins fermes, par exemple : « Sois sage », « Ne mens pas », ou encore « Il faut que tu réussisses à l’école ».
Ces injonctions poussent l’enfant à se conformer à des normes sociales qui l’enferment dans des personnages limités et stéréotypés, tout en créant en lui des croyances liées à son insécurité : « Si je veux être aimé, il faut que je sois ceci ou cela ».
- Les suggestions plus ou moins subtiles : « Si tu possèdes cette voiture, les gens t’admireront », «Achète ce déodorant, et les filles seront folles de toi », ou « Bois telle bière, et tu auras plein d’amis ».
Utilisées essentiellement par la publicité, les suggestions associent images et émotions liées à nos besoins essentiels, afin de créer des croyances qui nous poussent à la consommation.
Dans ce chapitre, nous allons découvrir que
Pour les psychologues, Le développement de l’enfant peut être résumé à 4 grandes étapes principales :
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Durant l’étape 2, une grande partie des besoins affectifs naissants de l’enfant sont ignorés, négligés voire bafoués par ses parents, plus ou moins volontairement, ce qui créé en lui des blessures affectives, chacune liées à un type d’émotion ressenti négativement. Parmi celles-ci, on trouve :
- Le rejet, quand l’enfant, très tôt (entre 0 et 3 ans), se sent repoussé par le parent du même sexe
- L’injustice, quand plus tard (entre 3 et 6 ans), l’enfant souffre de la froideur de ce même parent.
- L’abandon, quand très tôt, le parent de sexe opposé n’offre pas assez de nourriture affective.
- La trahison, quand plus tard, les attentes d’amour envers ce même parent n’ont pas été comblées.
- L’humiliation, quand le parent en charge durant le jeune âge a été trop contrôlant.
Adultes, nous vivons généralement avec le sentiment de ne pas avoir été assez, ou assez bien aimé, enfants. C’est pour cette raison que nous possédons tous ces blessures affectives, à différents degrés en fonction de notre histoire personnelle.
Si l’influence de ces blessures sur nos émotions est si forte, c’est parce qu’elles sont à l’origine de croyances négatives telles que « Tout le monde me rejette », ou encore « Je ne peux pas être aimé comme je le devrais » ; mais aussi parce que dès leur apparition, elles installent dans notre cerveau une sorte de radar-filtre émotionnel totalement subjectif qui a tendance, dès que nous faisons face à une situation, à rechercher tous les éléments qui puissent potentiellement faire écho à nos blessures personnelles, et à les interpréter de manière à ce qu’il les réveille effectivement.
Ce mécanisme inconscient n’est pas dirigé contre nous. Mais en essayant de nous prévenir contre les émotions négatives liées à nos blessures, notre cerveau focalise notre attention dessus – ce qui fait que nous finissons par ne plus ressentir que cela, et que nos croyances s’en trouvent renforcées.
Dans ce chapitre, nous allons découvrir que
Les traumas sont des blessures affectives qui se distinguent par leur caractère extrême. Ils sont issus soit de situations où des abus graves (tels que des violences familiales) se répètent durant une longue période de temps, soit d’un choc violent et inattendu (tel qu’un deuil, un accident ou une agression physique).
Les traumas auxquels nous devons faire face dans nos vies installent en nous des croyances très anxiogènes, ainsi que des phobies liées aux évènements déclencheurs (la phobie du feu en cas d’incendie, par exemple), mais ils ne s’arrêtent pas là. En effet, si nous sommes habitués, depuis notre enfance, à gérer les émotions ordinaires, la charge émotionnelle des traumatismes est, elle, si violente qu’elle ne peut être entièrement digérée par notre esprit et doit être dissipée dans notre corps, où elle reste bloquée au cœur de nos cellules dans l’attente d’une libération.
A noter : Ce phénomène de mémoire cellulaire (que nous avons détaillé au chapitre 1.6) n’est pas seulement réservé aux traumas graves. En effet, nos blessures affectives sont aussi capables de s’inscrire au cœur de nos cellules. C’est pour cette raison que, comme nous le verrons, leur guérison se joue à différents niveaux.
Dans ce chapitre, nous allons découvrir que
Notre cerveau étant lié à la survie, tous ces traumas, blessures affectives, conditionnements externes et souvenirs personnels, créent en nous des peurs, qui influencent nos jugements, nos interprétations, nos croyances et par là, nos pensées.
Lors de l’étape 1, nous avions conclu que nos émotions étaient personnelles. Nous savons à présent que c’est parce qu’elles sont issues de croyances liées à nos propres histoires individuelles. Mais nous avions aussi conclu que nos émotions étaient subjectives. C’est cette subjectivité que nous allons étudier à présent, en allant vérifier si nos croyances possèdent un lien quelconque avec la réalité objective de notre monde, ou si elles ne sont qu’élucubrations mentales fantasques !
La prochaine étape va nous prouver que nos croyances nous mentent. Non pas nécessairement parce qu’elles sont erronées et se trompent sur la nature de la réalité, mais plus généralement parce qu’elles se présentent comme des vérités absolues dans un monde pourtant relatif, comme des évidences universelles alors que ce ne sont que des points de vue personnels et subjectifs sur les choses, sur les gens, et sur le monde.